La justice allemande a confirmé a
deux reprises le licenciement d'une caissière qui avait récupéré pour
elle des bons de consignes oubliés par un client. valeur : 1,30 euros.En
Allemagne, il existe la possibilité pour un patron de se séparer d'un salarié s'il existe un "soupçon aigu de fraude". Une
caissièrede supermarché en a fait les frais l'an dernier. Après 31 ans de
services, cette quinquagénaire a été licenciée car elle était
soupçonnée d'avoir détourné 1,30 euro. La justice a validé le
licenciement... à deux reprises.
Le jugement en
appel, rendu lundi à Berlin, a été accueilli aux cris de "Justice de
classe", tandis que la Confédération allemande des syndicats dénonçait
une décision qui "tire au canon sur des moineaux". La
caissière, elle, continue de nier en bloc: "
Je n'ai pas fait ce que l'on me reproche." Son avocat Benno Hopmann a lui dénoncé un "
scandale".
Meneuse de grève
La chaîne de supermarchés Kaiser's assure, témoignage et relevé de caisse à l'appui, que la
caissièreavait en janvier 2008 utilisé deux bons de consigne oubliés par un
client dans le supermarché de l'Est berlinois où elle travaillait.
Valeur totale de ces deux bons, obtenus en échange de bouteilles
consignées: 1,30 euro.
Mais une
caissière doit se montrer "
absolument honnête même pour de petits montants", a justifié le tribunal, qui a aussi épinglé la vendeuse berlinoise parce qu'elle n'a "
pas reconnu ouvertement sa faute" mais tenté d'accuser l'une de ses collègues. Les syndicats, eux, y voient plutôt un règlement de comptes : fin 2007, la
caissière avait mené un mouvement de grève dans son supermarché pour réclamer de meilleures conditions de travail.