Par souci d'économies, à quelques mois du passage des gendarmes sous la tutelle de Beauvau, la moitié de leurs écoles de formation vont fermer l'été prochain.
Quatre des huit écoles de formation de la gendarmerie nationale vont fermer, a annoncé vendredi le ministère de l'Intérieur après avoir obtenu le feu verte du Premier ministre François Fillon. Les écoles concernées sont celles de Montargis (Loiret), Le Mans (Sarthe), Châtellerault (Vienne) et Libourne (Gironde). Pour justifier ces suppression, l'Intérieur invoque, dans un communiqué, la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui a "montré la nécessité d'adapter le dispositif de formation de la gendarmerie nationale pour moderniser et rationaliser la formation".
L'école de Montargis assurait la formation des gendarmes auxiliaires et les trois autres celle des sous-officiers. La gendarmerie dispose actuellement de huit écoles - une neuvième assure la formation des officiers à Melun et n'est pas visée - qui forment annuellement, en moyenne, quelque 5.000 gendarmes.Le personnel d'encadrement et de soutien des quatre écoles concernées "bénéficiera de mesures d'accompagnement et d'une gestion personnalisée". Le devenir de ces quatre sites "va donner lieu à un examen approfondi, en liaison avec les collectivités territoriales" et Mme Alliot-Marie "recevra dès la semaine prochaine les élus" concernés.
Sujet sensible
La menace de fermeture de brigades et d'écoles de gendarmerie, un sujet sensible parmi les élus qui tiennent à leur maintien, a refait surface fin septembre avec la révélation d'une note, en date du 25 juillet 2008, signée de Stéphane Bouillon, alors conseiller du Premier ministre pour les affaires intérieures. Elle faisait état de coupes claires dans les effectifs. La direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), selon cette note, proposait en effet de supprimer 15 escadrons de gendarmes mobiles (GM, soit plus de 1.000 hommes) sur 125 au total et de fermer "en trois ans" 175 brigades territoriales sur 1.700 dans le cadre de la RGPP.
La note évoquait en outre la "restructuration" des huit écoles de la gendarmerie et M. Bouillon préconisait de fermer les écoles de Montargis en 2009, de Chaumont (Haute-Marne), Châtellerault, Le Mans et Châteaulin (Finistère) à l'horizon 2012. Selon M. Bouillon, toujours dans sa note, celle de Libourne n'était pas à l'ordre du jour car, écrivait-il "Mme Alliot-Marie (y) tient beaucoup dans la région où elle est élue". La note avait suscité "des inquiétudes" parmi les militaires et les élus concernés. l'intérieur avait affirmé que "rien n'était décidé" et que le contenu de la note "n'engageait que son auteur".
Elle survenait à un mauvais moment : les gendarmes sont inquiets car ils vont passer de la coupe du ministère de la Défense à celle de l'intérieur au 1er janvier 2009. Révélateur de ces tensions, un rapport de la sous-direction de l'information générale (SDIG, les ex-RG), adressé aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, fait état d'"incidents" entre police et gendarmerie en matière de recueil de renseignement,