Interview - Le député
Richard Mallié, président du collectif "jamais sans mon département" a
gagné sa bataille : le numéro du département sera bien "obligatoire"
sur les futures plaques d'immatriculation.LCI.fr : Le ministère de l'Intérieur a finalement accepté de rendre "
obligatoire" et non plus
"facultatif" l'inscription du numéro du
département sur les futures plaques d'
immatriculation qui seront en service à partir de 2009. Vous avez donc gagné votre bataille ?
Richard Mallié, député des Bouches-du-Rhône et président du collectif "
Jamais sans mon département" :
C'est une victoire pour nous et nous nous en félicitons. Je crois que
la ministre était sensible à notre demande et même qu'elle partageait
un peu notre point de vue en tant qu'élue locale. Elle a compris qu'il
fallait que le politique prime sur la technocratie. En rendant
obligatoire l'inscription du numéro du
département, Michèle Alliot-Marie a fait primer le politique.
LCI.fr : En revanche, le propriétaire du véhicule ne sera plus obligé de faire inscrire le
département de son lieu de résidence, mais celui pour lequel il a "le plus d'attaches"...
R.M. :
Vous avez raison. Là, nous n'avons pas obtenu gain de cause. Mais nous
sommes intimement persuadés qu'en dehors de la couronne parisienne, il
y aura peut-être une personne sur mille qui souhaitera mettre un autre
département sur sa plaque. Ce n'est pas trop grave.
LCI.fr
: Les industriels avaient annoncé qu'une modification des nouvelles
plaques entraînerait un report de leur introduction et un surcoût. En
prenant sa décision, la minsitre n'en a pas tenu compte alors ?
R.M. :
Non. Il n'y aura pas de surcoût à partir du moment où l'inscription est
obligatoire. La place est déjà prévue. Le seul impact de cette décision
sera que les équipementiers feront un chiffre d'affaires beaucoup plus
important puisqu'il y aura plus de chiffres à inscrire.
LCI.fr
: Dans les jours qui viennent l'Assemblée examinera le projet de loi de
finances. Un de ses articles, le 57, instaure une taxe de 4 euros pour
financer le nouveau système informatique d'
immatriculation. Il y a quelques jours, vous aviez annoncé que vous alliez mener bataille contre cet article. Est-ce toujours le cas ?
R.M. :
Bien sûr que nous sommes opposés à cet article. Avant notre rencontre
avec Michèle Alliot-Marie, nous n'avions pas de réponse sur les
plaques, et il était clair que nous allions batailler ferme. Là, nous
avons obtenu ce que nous voulions auprès du ministre, donc nous allons
voir ce que nous faisons avec cet article 57. Les choses ne sont pas
évidentes. Chaque chose en son temps.
LCI.fr : Etait-ce pour prévenir cette bataille que la ministre a accepté de vous recevoir aujourd'hui ?
R.M. :
Pas du tout, puisque nous étions prévenus depuis une dizaine de jours
de cette rencontre. Et je n'ai pas l'intime conviction que Michèle
Alliot-Marie connaissait l'existence de notre amendement.
LCI.fr : Vous avez été surpris par l'ampleur de la mobilisation autour de votre collectif ?
R.M. :
Si je vous disais non, je vous mentirais. En six mois, tous les jours
la mobilisation n'a cessé de grossir. Le collectif compte pas moins de
221 parlementaires. Une majorité de Français souhaitaient garder leur
numéro de
départementsur leur plaque. Pour des raisons affectives essentiellement. Et les
collectivités aussi, pour des raisons de sécurité publique, de sécurité
routière ou pour les études sur le tourisme ...
LCI.fr : Maintenant que vous avez gagné, vous allez dissoudre votre collectif ?
R.M. :
J'ai toujours dit qu'il s'agissait d'un collectif précaire, éphémère.
Je pensais honnêtement qu'il durerait même moins longtemps que ça. La
bataille a été longue mais maintenant elle est terminée. Nous allons
toutefois attendre de vérifier que les propos de la ministre soient
bien retranscrits dans des arrêtés. Nous ne mettons pas en doute la
bonne volonté de la ministre, mais on se méfie un peu de
l'administration !
http://tf1.lci.fr/infos/france/societe/0,,4141033,00-le-politique-a-prime-sur-la-technocratie-.html